Plaque de métier - Commissionnaire auvergnats HÔTEL DROUOT Paris circa 1832-1835

Taille ou dimensions

C’est après la révolution libérale de 1830, sous la monarchie de Juillet, que la Compagnie des commissaires-priseurs fait appel, en 1832, aux huit journaliers auvergnats qu’elle estime être les plus sérieux, et leur avance les fonds nécessaires à l’achat d’un cheval et d’une voiture pour qu’ils puissent démarrer une activité régulière de transport et de manutention, créant ainsi des commissionnaires « officiels » travaillant directement pour le compte de la Compagnie.

Afin de les distinguer des « sénateurs » qui continuent de monnayer leur peine aux abords de l’Hôtel de la Bourse, la Compagnie leur impose le port d’un uniforme (composé d’une veste de drap gris ornée d’un col bleu – bientôt changé pour du rouge) et d’une plaque de cuivre sur laquelle est gravée la mention « Service particulier des commissaires-priseurs ». Avec le concours des commissaires-priseurs, un monopole de métier allait se constituer, celui des commissionnaires de l’hôtel des ventes. Nous pensons que la mention « particulier » fut « gommée » à la conception de la plaque car elle prenait trop de place sur la dite plaque. Ce serait pour cette raison que les deux seules plaques que nous avons rencontrées à ce jour ne portent que la mention « Service des commissaires priseurs n° ».

Deux plaques des commissionnaires de l'hôtel Drouot à Paris sont en notre possession, une simple, complète, en laiton, sans numéro apparent si ce n'est au dos une mention d'un 5. Ces deux plaques sont vendues séparément, leur histoire est différente

Cette plaque nous paraît être le premier modèle créé par AMELING graveur (donc Auguste) pour ce nouveau métier. Elle ne porte pas de numéro frappé sur l'avant, mais au dos figure un chiffre le 5, pouvant laisser supposer qu'il s'agit de la plaque d'un des huit premiers commissionnaires de l'HÔTEL DROUOT. Elle est complète et terminée, ses deux pontets sont biens présents au dos, soudés si finement qu'aucun excédent de métal de soudure n'est visible. 

Nous pensons que la seconde plaque numérotée 22 à été exécutée à partir de la base de cette plaque, la feuille d'argent matricée au numéro qui recouvre la base de laiton entièrement matricée, sauf au numéro, laisse entrevoir deux hypothèses :

- la numérotation, bien que prévue par la convention avec les commissaires priseurs l'imposait, ne fut pas effective pour les 8 premiers commissionnaires. Dès lors que la compagnie s'agrandi, la numérotation devint effective et l'on peu imaginer que le statut de ces commissionnaires à l'HÔTEL DROUOT en fit rapidement des "nantis" ou que le statut de ce lieu privilégié leur imposa une plaque plus "classe", d'où la feuille d'argent.

- La deuxième hypothèse concerne la hiérarchie dans cette compagnie : comme les savoyard qui les remplacèrent, les auvergnats mirent en place un regroupement de travailleurs indépendants où tous avaient les mêmes droits, chaque année et dans un souci d'équité, chaque membre changeait de poste, y compris celui de chef. L'un de ces postes de chef fut nommé brigadier (celui qui s'occupe d'une brigade), nous pouvons imaginer que l'argent fut uns signe distinctif comme il le fut rapidement pour tous les syndics des forts aux halles dont les plaques sont en argent ou argentées.

Le dernier élément qui plaide en faveur de la première hypothèse se retrouve dans la convention des commissaires priseurs et des 8 auvergnats : le port d'une plaque de cuivre, en réalité de laiton communément nommée cuivre jaune à l'époque. Nulle mention de couverte en argent o de couleur en argent dans cette convention.

R6184/2